TOUS LES "JE" NE SONT PAS AUTOBIOGRAPHIQUES

C'est quoi cette dépendance? Pourquoi cette dépendance? Ce n'est pas "parfois", ce n'est pas "quelques fois", c'est tout le temps, constamment, c'est toujours, et c'est tout simplement lourd. Elle est lourde, physiquement et mentalement, cette dépendance. On pense souvent que je rejette l'amour en bloc. C'est faux. C'est aimer qui me bloque. Certains aiment avec légereté, modération, je ne suis pas de ceux là. Moi j'aime pas: j'haine. C'est pas l'amour qui me fait peur c'est la façon dont il prend forme avec moi. Comme si aimer ne pouvait en aucun cas se faire simplement. Non. Aimer c'est se rendre malade. Pas d'amour. Ni de bonheur. Non, malade, la tête, le coeur. Et pour pas faire de jaloux, le corps. Malade. Complètement malade (copyright Serge Lama). Aimer c'est partager. En amitié comme en amour seul le partage importe; des sourires, des fous rires, des regards, communicatifs. Partager et alors aimer, d'amour ou d'amitié, qu'importe, seul aimer importe. Mais quand la dépendance s'installe il n'est plus question d'amour, il n'est plus question d'amitié. On pense la dépendance en être la raison, elle n'en est que la cause. La cause d'un malheur naissant. Être dépendant à une personne c'est la perdre déjà un peu. C'est la perdre. C'est se perdre. On ne partage plus on exige. On étouffe l'Autre, s'étouffe soi même. Au nom de l'amour, au nom de l'amour qui n'est déjà plus. Il n'est plus question de partage, libre, léger, libérateur, il est question d'exigeances, lourdes et vicieuses. Au nom de l'amour. Il n'est plus question de toi et moi, mais de toi pour moi. Toi contre moi. Toi. Moi. Fin. FAIM. Nouvelle dépendance naissante. Et toi, comment vas tu?